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La Saga, par Simaxo
16 décembre 2009

Mémoires d'Outre-Manche

 

(Comment ça le titre fait du genre «j'pète plus haut que mon cul ?! Bon, ça vaudra jamais les mémoires d'outre-tombe de Chateaubriant et d'aucuns diront que ça fait pédant mais je n'avais rien d'autre à mettre comme titre donc j'opte pour ça, peu importe ce qu'en pensent les mauvaises langues ...)

 

Euh... Je n'ai jamais trop su comment tourner le début d'un écrit. Je pourrais tenter un « J'ai débarqué sur cette ile qu'est la Grande Bretagne il y a maintenant 12 jours et tout me surprend encore comme au premier jour» mais ça ferait un peu trop Christophe Colomb et je n'ai voyagé, ni sur la pinta, ni sur la nina ni sur la santamaria mais dans un avion low-cost Jet2, entouré de rouquins, de gros et de gens au style vestimentaire très aléatoire. Bienvenue en Grande-Bretagne...

 

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je précise aussi que je n'ai ni plan, ni idée directrice, ni chronologie et je me demande si ce récit ne va pas se transformer en fouillis ou ne sera jamais poursuivi après le premier épisode... Je ne sais pas non plus comment on peut écrire à la 1ère personne du singulier sans passer pour un démago mais je prends le risque, quitte à ce que le résultat final ressemble plus à un extrait de la biographie de Marcello Desailly qu'aux bouquins d'Amélie Nothomb ou de Stephen Clarke.

 

RAPPEL DES FAITS

 

En bref, j'ai donc démissionné de mon job de responsable HSE chez Arthur Bonnet parce que ce métier ne me plaisait pas du tout, que je m'y ennuyais, que j'étais devenu dépendant aux réseaux sociaux (c'est pas si classique que ça mais c'est très addictif aussi) et que je ne voulais plus aller au boulot à reculons à 24 ans seulement. Bon, j'ai conscience que ce choix est contestable mais c'est une prise de risque réfléchie, quitte à se planter... J'ai cherché sur Internet des organisations qui proposent contre rétribution de trouver un job+logement dans la restauration en Angleterre pour apprendre l'english et j'ai été sélectionné par une d'entre elles qui m'a averti 1 semaine avt que je commençais début Décembre... Je pars donc pour Leeds, dans le Yorkshire, pour une durée indéterminée, dans l'objectif d'apprendre l'anglais et de voir autre chose... ACTION !

 

Paragraphe très ennuyeux mais bon, c'était juste histoire de poser le décor.

 

Baptême du feu

 

Le 3 décembre, à 1630 et après un voyage sans encombres, je me retrouve donc placé pour la première nuit dans une chambre luxueuse de l'hotel 3 étoiles dans lequel je vais commencer à travailler le lendemain, à Harrogate, une ville de 150.000 âmes à 20 minutes de Leeds. Et il fait nuit ! Parce qu'il fait nuit à 1630 dans le Yorkshire en Décembre. Je ne me rendrai compte que le lendemain que c'est une technique qu'ils ont, à savoir placer les gens dans une chambre d'hotel le premier soir et ne pas leur montrer leurs futures piaules, pour éviter que tout le monde se barre avant même d'avoir commencé.

 

Après une soirée assez longue et relativement pathétique, en partie occupée à s'entrainer à faire des noeuds de cravate pour le lendemain, je me retrouve donc le Vendredi soir sur le pont, pour mon premier service dans un job que je ne connais pas du tout et pour lequel je ne pense pas être très doué, non sans une certaine appréhension mais avec beaucoup de motivation.

 

En ¼ d'heure, le chef du restaurant, Ballazcs (Oui oui, vous aussi vous pensez qu'il devrait y avoir un arrêté international qui interdise les prénoms ou il y a 3 fois plus de consonnes que de voyelles) me montre à 400 Kmh en quoi consiste mon job, dans un anglais dont je comprends quasiment rien et ou j'essaie seulement de détecter les intonations qui marquent une interrogation pour me demander si j'ai compris et auquel je réponds « yes » pour ne pas faire le mec qui a rien compris. 15 minutes plus tard, je me retrouve donc paumé dans le restaurant et là, premier gros fou-rire intérieur:

 

Agatha Christie, Mrs Doubtfire, Margaret Tatcher, le mix !

 

Il y a 80 mamies, entre 60 et 75 ans, maniérées et maquillées comme des voitures volées dans le restaurant. Me voilà parachuté dans l'univers d'Agatha Christie, avec 75 Miss Marple et pas un seul Poirot, ce qi est quand même un peu un comble pour un restaurant. Premier gros fou-rire parce que je ne sais pas encore à ce moment là que 95% des clients de notre hôtel sont des viocs d'entre 60 et 80 ans particulièrement friqués et que je ne me rends donc pas encore compte que je verrai 10 fois plus de sonotones que de strings ici.

 

Et puis, la génération 1930-1950, c'est pas non plus comme si c'était la génération avec laquelle je suis le plus critique, bien loin devant celle de la tectonik (1990-1995) ou du Ricard-Moustache (1955-1970). Je ne préfère pas m'attarder sur une critique très second degré de la génération pourrie-gâtée-30 glorieuses-machine-à-laver pour ne pas choquer les âmes sensibles.

 

Je découvre aussi les joies du quotidien du métier de serveur, comme celle de se rendre compte que dans un groupe de personnes, quel qu'en soit le nombre, il y a toujours 1 personne plus conne que les autres, 1 pimbèche, 1 grognasse, 1 vieille peau qui exige un couteau à purée pour son plat de résistance ou qui demande à ce que le chef lui fasse des oeufs brouillés avec son « Christmas Pudding ».

 

Le premier service me permet aussi de rencontrer les français qui travaillent ici (3), les espagnols (3), et une palanquée de prénoms qui sonnent pas si « angliche » que ça bizarrement. Pas de Matthew, John, Peter ou Coleen mais du Igor, Nandor, Sandor, bazsca ou Kata... Je reviendrai là-dessus plus tard.

 

Le « 4th floor »

 

Non, le 4th floor n'est pas le quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de Fresnes, bien qu'on s'en rapproche dans certains domaines. (Non non, je vois d'ici les p'tits malins proposer les « douches » mais ce n'est pas la fistinière ici !). Le 4ème étage de l'hotel est en fait celui du personnel étranger (environ 20 résidents), celui ou l'on vit. C'est un équivalent « chambres de bonnes, sous les toits », mais avec le WIFI, du moins pour moi. Normalement, c'est là que commence un paragraphe d'entrée de promotion pour Apple, le Macbook et son extraordinaire connexion WIFI mais je vous l'évite.

 

Pas le doit de fumer, pas le droit aux plaques électriques ni au gaz, pas le droit de prendre l'ascenseur mais juste un escalier de service, pas le droit d'accueillir du monde après 23.00. En fait, pour être plus clair, on a tous les droits sauf celui de se faire prendre parce que là, c'est la porte. Pour le moment, je me contente donc du petit plaisir du larcin, spécialisé dans l'échantillon individuel de sauces en tous genres. Inutile mais si jouissif !

 

Pour le reste, les photos parlent d'elles-même je pense, notamment au niveau de l'état des sanitaires assez limite.

 

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Le trésor, le butin:

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Voilà, la prochaine fois, le premier exercice pratique sans Dave et Vanessa à la banque, les hongrois, Harrogate, la bouffe, Noël, les tabloïds, le CD de "breaking your heart"...

Leeds, le 16.12.2009

 

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